18 Oct 2021 | À la une, Agricole

CULTURE DE LA CAMELINE, UNE FILIERE QUI A DE L’AVENIR !

 

Lancée depuis 2020 dans une phase d’expérimentation qui devrait durer jusqu’en 2022, la SCAEL mise sur la production de cameline en interculture. Zoom sur cette culture à l’avenir prometteur et dont l’intérêt pour le développement durable n’est pas négligeable.

 

Qu’est-ce que la Cameline ?

Implantée et cultivée en Europe depuis plus de 3 000 ans, essentiellement pour la production d’huile végétale et de fourrage, la Cameline (Camelina sativa) est aussi appelée « lin bâtard » ou « sésame d’Allemagne ». Cette tige de 40 à 80 cm de haut, est originaire des régions d’Europe du Nord et d’Asie centrale.

On peut trouver plusieurs utilisations à la Cameline :

  • En cuisine, l’huile de Cameline présente un taux très élevé en acides gras oméga-3. Elle présente un goût assez comparable à celui de l’amande.
  • En cosmétique thérapeutique, avec son fort taux d’Oméga-3, elle est souvent prescrite pour les peaux sensibles et fragiles.
  • En agriculture, elle est utilisée en tant qu’engrais vert. On la catégorise aussi comme plante mellifère, car elle attire un grand nombre d’insectes pollinisateurs.

Ces multiples usages en font d’elle une plante à grande polyvalence. Mais c’est en tant que biocarburant que la Cameline tend à briller dans les années à venir.

Les biocarburants : vers des transports verts

Par définition, un biocarburant est un carburant de substitution composé à partir d’une matière première d’origine végétale, animale ou issue de déchets, appelée biomasse. Aujourd’hui, on distingue deux générations de biocarburants : la première qui est déjà industrialisée et la seconde qui est encore en phase de développement. La Cameline fait partie de cette deuxième génération de biocarburants aussi appelés biocarburants avancés. Ceux-ci sont destinés à être fabriqués à partir de biomasses dont la culture ne fait pas concurrence aux cultures alimentaires.

L’intérêt écologique des biocarburants est indéniable. Cela passe par :
– La réduction des émissions de gaz à effet de serre des transports,
– La création ou la continuité d’une activité agricole et forestière,
– Notre indépendance énergétique et donc la limite de l’épuisement des énergies fossiles.

L’objectif est d’incorporer 3,5 % de biocarburants avancés dans les transports à horizon 2030 (quand il est à 0,2 % pour 2022).

La SCAEL et la cameline : échange avec Élise Grison, Responsable filière de la coopérative :

Consciente de sa polyvalence et de son fort potentiel en termes de biocarburant, la SCAEL a pour ambition, en travaillant avec Camelina Company et son client partenaire Saipol, de développer cette culture dans les années à venir.

Élise Grison, Responsable filière de la coopérative, témoigne et revient sur les enseignements tirés des premières expériences :

Élise, Pourquoi la SCAEL s’oriente-t-elle vers la Cameline ?

A travers son plan SCAEL2025, la SCAEL a fait du développement de filières agriculture durable l’une de ses priorités. L’expérimentation de la culture de la cameline s’inscrit parfaitement dans ce cadre avec ses nombreux atouts :
– Un couvert valorisable sur le marché des biocarburants à forte réduction de gaz à effet de serre.
– Un cycle cultural court et un itinéraire technique simple.
– Une couverture végétale rapide et un apport en carbone au sol.
– Une valorisation de l’azote présent derrière la culture principale.

Le potentiel de la cameline semble bien réel. Quels sont les principaux enjeux encore à adresser ?

D’un point de vue potentiel de marché, le principal enjeu est de rendre la cameline éligible aux biocarburants avancés, ce qui n’est pas le cas du colza ou du tournesol par exemple pour lequel le seuil maximum d’utilisation dans les carburants est de 7%. Sans cette limitation, la cameline pourrait être développées en interculture sur de nombreuses surfaces en France. Le potentiel serait immense.

Et d’un point de vue agronomique, quels sont les premiers retours des expérimentations ?

Les expérimentations ont débuté en 2020 et s’étendront jusqu’en 2022. Bien que les années 2020 et 2021 aient été très atypiques d’un point de vue climatique, nous avons tiré plusieurs enseignements agronomiques.

Ces deux dernières années nous ont notamment amenés à réfléchir sur le choix des précédents, la gestion des pailles post-récolte et l’optimisation de la fertilisation azotée. Cette nouvelle culture nous pousse à relever des défis très intéressants. Il est fort probable que la dernière expérimentation nous apporte encore des clés pour améliorer la conduite culturale de la cameline. 

Quel est le retour des agriculteurs quant à cette nouvelle culture ?

Certains adhérents innovants se prennent au jeu. Ils participent aux tours de plaine organisés par la SCAEL et tentent d’améliorer leurs pratiques chaque année. Ils y trouvent un intérêt aussi bien agronomique qu’économique. En effet, le prix de la cameline est indexé sur le prix du colza, aujourd’hui très élevé.

Vous souhaitez des informations complémentaires ? Vous pouvez nous contacter sur la hotline céréales : 

De gauche à droite : Yuri HERRERAS YAMBANIS de Camelina Company
et Guillaume DE LA FOREST de Saipol