PORTRAIT DE JONAS DELALANDE, AGRICULTEUR À MAGNY-LES-HAMEAUX
Jonas Delalande a repris l’exploitation familiale il y a 3 ans après avoir exercé quelques années comme trader. En ayant pris le chemin de la diversification, l’agriculteur de 31 ans a fait de son exploitation un véritable point d’attraction à l’échelle locale et départementale.
« Mes parents voulaient que j’aille voir ce qu’il se passait ailleurs avant de reprendre la ferme. » Jonas décroche un master en Ingénierie à l’ESA d’Angers, spécialité Productions végétales et marchés internationaux. Son épouse, Mélanie, est fille et petite-fille de commerçant, et réalise ses études en commerce international. Jonas exerce en début de carrière en tant que trader junior chez Invivo puis en tant que chargé de la commercialisation du blé pour une vingtaine de négociants à la Rochelle. Avant de s’engager dans leur nouvelle vie d’agriculteurs, le couple s’octroie une pause, voyageant en Asie et en Australie. Enfin, en 2019, c’est le retour sur l’exploitation. Sur 390 hectares, il cultive du blé, de l’orge, du maïs, du colza et dans une moindre mesure des lentilles et du tournesol. Là, le dessein de développer la vente de produits locaux permet à Mélanie de trouver sa place dans ce projet de vie. Dans la ferme du XVIème siècle, les granges sont restaurées en épicerie.
SUCCESS STORY À MAGNY-LES-HAMEAUX
« Pendant le second confinement, l’affluence à la boutique a été très forte. On se faisait dévaliser tous les week-ends ! Les gens sont d’abord venus par curiosité. Depuis, notre clientèle vient faire le plein pour la semaine ». Depuis deux ans, unlabyrinthe dans un champ de maïs situé à côté de la boutique séduit les familles franciliennes. Quelques animaux tels que des chèvres, des lamas et des ânes complètent la liste d’atouts du site pour les visiteurs. Le couple est heureux dans sa vie de chef d’entreprise. « Il n’y a pas deux jours qui se ressemblent, c’est un travail passionnant. »
DU BLÉ LOCAL DANS LES ASSIETTES DE LA COMMUNE
Une partie du blé issu de la production de Jonas est moulue à Rambouillet, où est fabriquée la farine qu’il revend à la boulangerie du village. « Là, on sait que c’est notre blé qui est utilisé par le boulanger. C’est génial, pour un céréalier, de pouvoir goûter concrètement au fruit de son travail ! ». Une autre partie de sa farine est utilisée dans les menus des cantines des écoles communales, en partenariat avec l’entreprise de restauration hors domicile Sodexo.
CONTRIBUER À LA DYNAMIQUE DU TERRITOIRE
Il y a trois ans, il n’existait pas dans la région de magasin de producteurs. Souhaitant proposer une grande variété de produits à des prix accessibles, leur offre commerciale comprend presque 2000 produits fermiers locaux et/ou en circuit court. Une partie de leur approvisionnement est réalisé via la plateforme logistique Sur le champ!, du Groupe SCAEL. « Le fonctionnement est très simple. Nous réceptionnons deux commandes par semaine : légumes, crèmerie, pâtes, oeufs ». Au total, Jonas travaille en partenariat avec une centaine de producteurs et emploie quatre salariés en CDI et un apprenti en BTS Vente.
UNE VITRINE DE L’AGRICULTURE POUR LE GRAND PUBLIC
Adhérent de la coopérative SCAEL, ses céréales sont envoyées au dépôt de Marchezais. « Le point crucial pendant la moisson est la logistique car je n’ai pas d’espace de stockage. Je suis très satisfait de l’efficacité logistique de la coopérative ». Jonas bénéficie également de l’offre Farmstar. « Il s’agit d’un service rentable : l’agriculture de précision m’aide beaucoup à moduler mes interventions au champ et à faire des économies ». Jonas tient à communiquer sur les réseaux sociaux pour expliquer aux citoyens que l’agriculture peut être intelligente. «Avec les avancées techniques et technologiques appliquées dans notre domaine, nos pratiques ont très largement évolué depuis les années 1970 et nous devons le faire savoir.»
